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Sujet: infect me with your love. ▲ HUNTER&SAWYER. Sam 5 Mai - 9:10
infect me with your love, fill me with your poison.
HUNTER & SAWYER.
Alors que le crépuscule dépose son dernier fébrile éclat rougeâtre contre l’horizon intouchable et que, de-ci, de-là, le scintillement des astres allument les cieux obscurcis de milliers d’éclats de diamants, tu passes lourdement le pas de ton étroite chambrette d’étudiant ; le souffle glacé de la bise de février s’accroche alors à tes vêtements, griffe violemment ta peau, s’attaque à tes joues de sa morsure givrante. Un soupir embué s’échappe de tes lèvres asséchées, laissant s’évader de l’emprise de ta bouche la volute vaporeuse qui semble se figer tels des cristaux dans l’air épuré. Las, tu t’avances malgré tout dans la froidure du vent qui bourdonne contre tes tympans, balaye ta chevelure comme une caresse mortelle. Les rues sont désertes ; la peur transpire. La hantise de cette mort qui frappe à tout va – parfois-même, quand tu le juges nécessaire, de ta propre main – plane au dessus de chaque âme. Terrible épée de Damoclès. Cette lumière verte éblouissante qui émane de ta baguette que tu tends devant toi avant tant de désintérêt. Tant de désinvolture dans un sort interdit, pour un crime interdit. Ôter la vie. Laisser le corps, privé de tout mouvement, abandonné par le souffle et la pulsation régulière qui faisait autrefois bondir sa poitrine, tomber contre le sol, dans les gravas et la poussière. Silence et oubli. Et tu avais fini par oublier ce qu’était être humain. Pitié, remords, compassion – devenus inexistants à tes yeux, amers à tes lèvres. Être sans cœur dans les méandres de l’hiver, bravant vent et froid, ombre de ton passé, fantôme de tes souvenirs – marcher sans but, sans doute pour oublier. Mais, méritais-tu seulement d’oublier - n’est-ce pas le brûlant revers de ton péché d’envie ?
Sans prise de conscience, ta marche s’accélère au fil de tes pensées obscurcies ; à l’image de ton âme, damnée aux Enfers impitoyables. Consumé, calciné, déchiré, éclaté, torturé. N’est-ce pas ton estomac qui se tord soudain et ton pouls qui s’accélère, en proie à l’adrénaline du bourreau qui vibre dans tes veines, te faisant bouillir de toutes parts ? Ta tête qui te tourne vivement quand l’instant fatal approche et que tu resserres tes doigts contre le bois de ta baguette, dardant tes opales ténébreuses dans celles, purement et dument affolées, d’où brille encore l’espoir de pouvoir respirer encore, de ta victime ? Et ses murmures impitoyables, caressant ton oreille de leur douceur et leur volupté, ses mots emplis de vengeance et de regrets, de colère et d’un mépris nouveau, qui te dicte de formuler le sort qui mettra fin à ses jours – Persée, que tu vois danser tel un mirage autour de toi, hantant tes jours, veillant sur tes nuits. D’un mouvement, tu espères chasser son image de ton esprit ; ta main balaye vivement l’air, vainement toutefois. Elle reste implantée dans ton subconscient, souriante et rieuse alors que ses pensées sont des plus noires – rendre sa mort, sa souffrance à tous ceux dont le sang était impur et sale. Tous ceux qui lui avaient fait mal… Tu suffoques en avançant, l’air te manque, tu veux t’arrêter – non, te souffles la voix.
Tes pas incertains et contrôlés finissent par te mener à Time Square. Tu dardes de ton regard la place désertée, autrefois si belle et populaire. Les murmures des anciens passants émanent encore des lieux, suintant du pavé – faible souvenir oublié d’un temps radieux emplit d’ignorance naïve. Ombre d’elle-même, arène du fléau, de la rupture. Déchirure entre les deux mondes, confrontation, peine, sang, douleur, frayeur. Ta démarche ralentit d’elle-même et tu te surprends à flâner sur la place – tu sais que ce n’est pas loin, l’appel des lieux siffle sur tes tympans douloureusement. Ton palpitant se serre, cesse de bondir contre ta poitrine alors que tu manques d’étouffer, poumons serrés. Devant tes prunelles de glace, les souvenirs ressurgissent – tu aperçois son frêle corps dénudé, souillé de l’essence écarlate qui s’étend sur la chaussée, votre sang si pur et perdu, tandis que les rires gras et sourds résonnent contre les murs et se répondent en écho pour augmenter le deuil de la perte. Tu secoues la tête, chasses tes peurs ¬– tes yeux sont restés terriblement secs, mais ton cœur saigne et la vive douleur qui te poignarde de fait perdre la tête. Nouvel élan de rage qui t’obsède, bouillonne contre tes tempes à un rythme effréné, tu t’élances et cours à en perdre haleine. Dans ton esprit, son rire si doux et cristallin te transperce, tandis qu’une sonate de piano surgit de nulle part – la folie t’as emporté Kôl, elle s’est enroulée autour de toi comme un serpent et resserre son étau de verre un peu plus, à chaque seconde qui semble se figer dans l’espace comme une traînée de poussière.
Tu ne t’arrêtes que lorsque l’air vient à te manquer et que tu menaces te t’écrouler – excès de faiblesse qui te dégoûtent, te rendent vulnérable. Tu te hais de montrer à tel point tu n’es qu’un pion insignifiant sur l’échiquier de la vie, un autre pion parmi tant d’autre, pion bancal et abîmé par le jeu dangereux dans lequel tu t’es lancé sans réfléchir. Désir de vengeance brûlant en ton sein, mordant chaque parcelle de ton être tant que tu n’as pas obtenu réparation. Tu te stoppes au milieu d’une verdure qui ne t’est point inconnue – Saint-James Square. Les senteurs des bois humides te prennent aux tripes, embaument ton esprit et l’apaisent étrangement. Vidé, essoufflé, tu te laisses misérablement tomber contre un tronc, râpant ta peau contre l’écorce moisie – tu n’as que faire, la douleur t’es supportable. Ton palpitant reprend un rythme frôlant la normale, tu clos tes opales abyssales sur le bois grignoté par l’hiver rude. Le vent s’est calmé, lui aussi, et seule une brise légère et fraîche calme les ardeurs de ta peau incandescente. Inspires, expires. Tu te sens aspiré par les tréfonds d’un autre monde, sombrant dans le gouffre que tu as toi-même creusé par tes actes impardonnables – un bruissement te fait pourtant rouvrir les paupières en hâte. Les dernières feuilles de l’automne passé foulées, l’étoffe froissée par le mouvement, le souffle régulier de l’inconnu te parviennent tout doucement ; tu plonges ta main dans ta poche pour en saisir ta baguette, mais ne parviens point à te redresser – ta course t’a épuisé et tu n’as plus la foi de te mouvoir. S’il avait fallu se battre, tu l’aurais fait au sol. Toutefois, lorsque le visage de l’étranger te paraît plus distinct et qu’il s’imprime sur ta rétine, tu laisses tomber ton arme dans la mousse et un nouveau soupir s’échappe d’entre tes lèvres.
Sa chevelure blonde s’envole sous la brise et malgré son visage figé et dénué de toute émotion, tu la reconnais sans peine. Non, pas elle – te souffle de nouveau la voix. Elle a comprit, perçu le danger qui émanait de l’être tout entier qui approchait. L’image de Persée, au fond de ton esprit, prie encore pour que son chemin se voit détourné de toi – tu as abandonné cette idée depuis longtemps, conscient qu’elle t’a sans doute remarqué et qu’elle viendra mettre ton cœur à feu et à sang. Tes sourcils se froncent – tu te sens pris de vertiges incontrôlable. Ce n’est que le début Kôl, ta faiblesse n’en sera que grandissante tant qu’elle se trouvera à portée de vue. Tu dardes tes pupilles noircies dans les siennes alors qu’elle approche encore. L’angoisse grimpe ; tu voudrais disparaître. « Qu’est ce que tu veux Sawyer... » Ton dur, froid. Poison qui sort de ta bouche dans l’espoir de la faire fuir, en dépit de toutes vos années passées que tu essayes, vainement, d’oublier à jamais...
Spoiler:
désolé, pour ce début moisi pourri caca j'essaye de me rattraper au prochain.