Sweet Dreams ...
So much trouble ... Toute vie a un début et une fin ... Mieux vaudrait commencer par le début mais mon passé compte bien plus de périodes intéressantes que mon présent. Parce que tout ce qui a précédé ce jour est la base de ma vie actuelle, il me tarde d'en faire la description en long et en large mais en commençant par le présent. Peut-être serez vous perdus mais je tâcherai d'être habile et appliquée pour que vous ne perdiez pas le fil.
Chapitre I :
Comme tous les matins, je me lève, je le bouscule et je ne me réveille pas comme d'habitude. La pendule accrochée au mur de la mezzanine juste au dessus de mon lit venait de mettre un point final, de son tic tac incessant, au rêve bien plus qu'intéressant que je venais de faire alors que le corps tremblant de mon compagnon de chambrée m'indiquait qu'il dormait et rêvait encore ... encore un rêve en rapport avec les récents évènements auxquels j'ai assisté malgré moi et sans ne pouvoir rien faire.
Mon regard se pose sur les aiguilles de cet indicateur de temps, il me reste encore deux heures avant de devoir me lever pour rejoindre le ministère et mon directeur qui m'attends de pied ferme. Deux heures ... cela me parait suffisant pour me rendormir aux côtés du jeune homme qui partage ma couche. Passant une main dans mes cheveux, je refais glisser mes jambes nues sous la couette tout en prenant le temps d'observer le visage serein du jeune Black dont la nuit agitée ne m'a pas vraiment aidée à trouver un profond sommeil. Ma tête appuyée sur la paume de ma main, accoudée sur le matelas, mes yeux se posent sur les traits fins de son visage qui s'agitent nerveusement. Son corps sembla de nouveau trembler alors que ses sourcils se froncent, ses poings se serrent jusqu'à ce qu'un long soupir ne franchisse ses lèvres que j'ai embrassées avec frénésie la veille au soir. Comment moi, Khalysta Morphée Malefoy, ai-je pu me retrouver avec le cousin de l'homme que j'aime dans mon lit ?
Hunter Black était certes joli garçon mais c'était Darcy que j'aimais, et ce depuis de longues années. À la simple évocation de ce nom, mon corps se met à bouillonner alors que je me blottis contre Hunter dont le grognement soudain fait naître sur mes lèvres un léger sourire amusé. Fermant un instant les yeux, je me laisse alors bercer par une douce musique venue de je ne sais où, m'invitant à replonger dans de beaux et doux rêves.
Réminiscence numéro 1 : Inoubliable ...
Me voilà de nouveau spectatrice de mon propre rêve et de mon propre corps. Alors que je surplombe un décor m'apparaissant de plus en plus familier à mesure que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je parviens à discerner les contours d'une silhouette qui n'est autre que la mienne. Cette dernière arpente silencieusement les couloirs de pierres froids de Poudlard à la recherche de ... Darcy certainement ... Nous avions l'habitude de nous donner rendez-vous après chaque dispute ... chose qui arrivait de plus en plus souvent à mesure que la fin de l'année n'approchait. Je m'en rappelle comme si c'était hier et le plus petit détail de la scène qui se joue devant mes yeux est clair et parfait. La moindre armure grinçante m'apparait comme si je me trouvais actuellement devant elle et que je m'apprêtais à la toucher du bout des doigts. J'avais bien d'autres choses à faire comme : suivre mon propre corps pour voir ce que ce rêve me réservait.
Alors que mes pieds, d'apparence aussi transparents que l'eau, touchaient le sol, j'apercevais mon corps matérialisé devant moi franchir une porte. Il ne me fallut que quelques instants pour me rendre compte que je me trouvais au quatrième étage et que je m'apprêtais à franchir la porte fermée - que mon moi matériel venait d'ouvrir à l'aide d'un sortilège - menant à la bibliothèque.
Dès lors, je savais déjà ce qui allait se passer mais je suivais tout de même mon double histoire de voir ce à quoi ressemblait ce que nous étions lorsque nous étions ensemble Darcy et moi. Mon corps fantomatique traversa le mur de pierre et je pénétrais au cœur de la bibliothèque, au beau milieu de deux rangées de livres. Scrutant les alentours, je m'avançais bien vite vers les chuchotements que j'entendais déjà non loin.
Tu es sûre que personne ne nous a suivi ? Moment d'hésitation alors que le corps de Darcy se rapprochait du mien tandis qu'instinctivement, je me cachais derrière une étagère comme si les deux protagonistes de mon rêve seraient capables de me voir en tournant la tête vers moi.
Je te le jure, nous sommes seuls et la porte est verrouillée et infranchissable j'y ai personnellement veillé. La Khalysta de mon rêve lève son regard passionné et volontairement aguicheur vers Darcy tandis que son corps brulant se colle contre celui de l'homme, le poussant violemment contre une étagère de laquelle s'échappent quelques livres dérangés par le choc du dos du jeune Black contre le haut meuble de bois.
Vas-y doucement quand même, je ne suis peut-être pas fait de sucre mais tu vas finir par me casser quelque chose ... alors que l'élève de septième année s'apprêtait à continuer, la jeune personne que j'étais l'interrompit en collant ses lèvres contre les siennes et en l'embrassant avec tellement de fougue qu'il ne se décida à abdiquer après avoir longuement hésité à la repousser. C'était comme ça entre nous, un mélange de "je te veux mais je te repousse pour encore mieux te désirer" sauf que ce jour là, Darcy avait décidé de profiter des derniers moments qu'il nous restaient à passer ensemble avant la fin des cours et l'arrivée des vacances.
Alors que ses mains caressaient mon corps et que nos langues s'entremêlaient, il décida de, cette fois-ci, prendre le dessus et m'empêcher de dominer en me clouant les mains dans le dos comme je l'avais fait dans les cachots la dernière fois qu'il m'avait "sauvée". J'observais mon corps se débattre, tenter de reprendre le dessus alors qu'il ne me transportais sur une table pour m'y asseoir et m'y écraser juste assez pour me maintenir tranquille tandis que ses mains s'aventuraient sous la chemise qui me servait de haut de pyjama. Alors que je revivais la scène, je sentais mon corps frissonner de nouveau ... Je ne pouvais pas empêcher mes yeux de cligner ni ma conscience de me dire de sortir de ce rêve pour m'acquitter de mes tâches réelles. Même si mon envie de voir ce que nous allions faire sur cette table était plus forte que tout je ne pus résister plus longtemps ...
Alors que je battais des cils une dernière fois, mon regard se posa sur le visage interrogateur de Hunter qui avait du être réveillé par les coups de jambes que je venais de donner à ma conscience pour qu'elle arrête de me tirer de mes doux rêves. Rougissante, je lui tournais le dos et jaillissais du lit, nue, me précipitant vers la salle-de-bain pour m'arroser le visage d'eau fraîche avant de me préparer pour aller travailler. Mes yeux se lèvent alors vers le miroir qui me renvoie le reflet de mon visage aux pommettes rosées, de mon corps brillant, de mes cheveux blonds décoiffés dans lesquels je passe une main qui va ensuite se perdre le long de ma nuque.
Cela faisait plusieurs nuits que je revivais certaines scènes marquantes de mon passé, des évènements qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Celles-ci n'étaient autres qu'un simple repas en famille ou une ballade en balais au dessus d'un lac écossais. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'avais même rêvé de ce jour où, lors d'une escapade avec quelques amis de Serpentard, nous étions allés à la rencontre d'éleveurs de dragons. Je ne m'attendais cependant pas à revivre ce soir là où, pour nos derniers instants à Poudlard ensemble Darcy et moi nous étions unis dans la bibliothèque. La simple évocation de ce lieu dans lequel nous avions passé énormément de temps à travailler face à face suffisait à raviver d'anciens souvenirs. Il m'arrivait bien souvent de faire glisser mon pied le long de sa jambe juste pour le déranger un instant, lui faire relever les yeux de son livre apparemment très intéressant et m'adresser un regard de reproche et de frustration. Nos derniers instants à Poudlard me manquent ...
Je sens quelque chose dans mon dos ... un corps venir se coller contre le mien, des lèvres venir se perdre le long de ma nuque. Il me plait parfois d'imaginer qu'il s'agit de Darcy alors qu'en réalité ce n'est que son cousin.
Are Made Of This ... Ruled by secrecy Certaines choses doivent êtres réalisées car l'avenir est inaltérable. Tout est décidé d'avance et pourtant, certaines personnes peuvent changer le cours des choses par leur simple présence ou leurs simples actions. Il m'est arrivé d'avoir la possibilité de faire un choix pour mon avenir et pourtant ... ce futur auquel je me plaisais tant à rêver était déjà écrit pour moi et ce bien avant ma naissance.
Chapitre II :Cassiopea se tenait devant moi puis disparut presque aussitôt. Voilà des heures que je m'amusais avec elle dans le manoir dans lequel nous avions grandies toutes deux avec notre frère et nos adorables parents. J'avais passé de longues heures à jouer de la harpe, caressant les cordes du bout des doigts en fixant le mur en face, laissant les douces notes de musique glisser à mes oreilles en un son délicat jusqu'à ce que Père ne manifeste son envie de manger. Certes père avait toujours été un peu "papa gâteau" fier et admiratif des deux belles plantes qui lui servaient de filles mais je dois avouer qu'il y a des avantages à avoir un tel père. Tout d'abord, il ne laisse pas n'importe qui vous approcher et ensuite, il s'enquiert de votre état de santé et de votre vie en vous envoyant un hibou chaque jour lorsque vous êtes loin du domicile familial. Un peu lourd sur les bords, le papa gâteau est un homme extrêmement généreux et sensible qui cache celui qu'il est réellement pour paraître froid et impartial devant une assemblée. Nous aimions et continuons d'aimer notre père plus que n'importe quel homme et pourtant ... Certaines des choses que nous faisons dans son dos le couvrirait d'inquiétude et de honte s'il les apprenaient. Une chose est sûre - tout en cherchant Cassiopea qui venait de transplaner de nouveau, je continuais à méditer sur mon père - s'il savait que Cassio' fréquentait un homme de trente-quatre ans, il pèterait sûrement un cable ... Tout comme s'il savait que Darcy n'allait pas tenir la promesse qu'il lui avait faite à mon plus grand désarroi. Il fallait que j'agisse et vite avant que cette satanée moldue ne s'empare du coeur de l'homme que j'aimais mais avant ... il me fallait mettre un terme à cette partie de cache-cache avec la petite dernière de la famille Malefoy que je parvins à surprendre alors qu'elle ricanait dans son coin, cachée derrière une statue monumentale représentant un serpent qui servait d'unique décoration au sombre couloir du troisième étage de notre manoir. Si ma soeur était douée pour transplaner, je l'étais tout autant qu'elle et c'est ainsi que je parvins à apparaître juste derrière elle en un doux craquement et à l'attraper entre mes bras jusqu'à ce qu'elle ne tombe et ne nous fasse rouler sur l'immense tapis rouge traversant toute la longueur du couloir. Nous riions de nouveau, comme nous avions l'habitude de le faire lorsque nous étions petites. Nous avions beau avoir quatre ans de différence, nous nous entendions toujours aussi bien et étions toujours aussi complices. Cassiopea était la seule à qui je me confiais et à qui j'ouvrais mon esprit. Bien qu'elle ne soit pas legilimens, elle parvenait à lire en moi comme dans un livre ouvert. Je la choyais, elle était là pour moi et après quelques roulades maladroites, la base de mon crâne heurta quelque chose.
Alors que nous chahutions gentiment et qu'elle se relevait couverte de poussière pour se diriger comme une furie dans les escaliers de marbre menant au quatrième étage, je me relevais tout en grimaçant après que ma nuque ait craquée faisant naître une douleur remontant jusqu'à mon crâne. Je me lançais pourtant à sa poursuite, ignorant cette douleur lancinante. À peine avais-je grimpé quatre marches que je finis par m'évanouir. Le sang coulait le long des marches alors que je me laissais porter par un nouveau décor qui se dessinait petit à petit devant mes yeux.
Réminiscence numéro 2 : Cache-Cache Cassio'
Allongée dans les fougères, je retrouvais le corps fantomatique qui m'étais à présent familier et qui étais le mien à chaque fois que je me laissais porter par mes songes. J'assistais une nouvelle fois en tant que spectatrice à l'un de mes souvenirs. Apercevant la petite fille blonde, du haut de ses un mètre vingt, qui me tournait le dos, je pouvais aisément deviner dans quelle situation je me retrouvais. Observant la forêt dans laquelle j'avais été plongée, la végétation environnante qui m'avait accueillie en son sein, je savais déjà que la petite fille de 8 ans à la jolie natte n'était autre que moi. Ce fameux jour était celui où je cherchais ma petite soeur qui s'était égarée dans l'immense forêt qui entourait notre manoir.
Mes yeux se posaient tour à tour sur les fougères, les troncs d'arbres, la cime de ces derniers pour enfin s'arrêter sur la robe rouge que j'arborais à l'époque et qui était recouverte de boue, de feuilles. Bref, elle était sale quoi et à voir mon état, je savais déjà que cela faisait deux jours que j'errais en ces lieux sombres. Je la voyais parfois se cacher derrière un tronc d'arbre lorsqu'elle entendait un craquement de branche ou un bruit suspect. La petite fille que j'étais se retournait et serrait fort ses petits poings tout en jetant un regard noir vers l'endroit où je me trouvais. Ç'aurait été maintenant, j'aurais eu peur de me trouver face à un Hunter car, bien que je ne les craigne pas, ils représentent tout de même une menace pour nous autres sorciers.
Le mini-moi pus bien vite constater que le bruit ayant attiré son attention n'était autre qu'un écureuil cassant une noix. À l'époque j'étais déjà rodée et j'apprenais à n'avoir peur de personne. C'est seulement maintenant que je peux aisément concevoir qu'après avoir passé deux jours entiers à errer sans retrouver ma soeur, sans boire et sans manger, je pouvais être légèrement déboussolée. Il me semblait alors logique d'avoir peur à cet instant précis.
Alors qu'un cri nous alertait et nous faisait tourner toutes deux la tête vers la même direction, nous nous y rendions en courant, haletantes jusqu'à ce que je ralentisse le rythme. La douleur ressentie au niveau de la nuque au moment où je m'était évanouie refaisait surface et me clouait une nouvelle fois au sol alors que j'allais retrouver ma soeur ... Je levais la tête pour voir la blondinette s'en aller vers ce cri qui avait été poussé par sa soeur, Cassiopea, qui avait fait face à un énorme sanglier contre lequel elle pensait pouvoir ne rien faire.
Je rouvrais les yeux et cette fois-ci pour de vrai alors que ma soeur me secouait après avoir crié en se retrouvant bouche-bée devant le filet de sang qui coulait de ma nuque. Mes cheveux blonds viraient au rouge alors que je voyais ces derniers reposer sur mes épaules. Je me relevais péniblement et voyais mes parents arriver en courant au ralenti. La scène était presque hilarante et je me surprenais à rire devant l'absurdité de ce que je voyais tandis que ma soeur et mon frère s'alarmaient et que mes parents fixaient à leur tour la rivière de sang qui coulait le long des marches de marbre. Une expression d'inquiétude recouvrait leur visage. Alors que ce qu'ils disaient m'était totalement incompréhensible, je les regardait en agitant ma main dans les airs d'un air de dire "dites ce que vous voulez de toute façon je comprends rien". Mon père me soulevait déjà entre ses bras après avoir examiné ma blessure et je me retrouvais en quelques secondes dans un nouvel endroit totalement différent. Peut-être avait-il transplané ... En tout cas, le voyage avait eu le mérite de provoquer une nouvelle douleur au niveau de mon crâne, douleur que mon subconscient choisi d'occulter en me plongeant de nouveau dans un sommeil profond. Je sombrais dans les bras de mon père dont la marche s'accélérait ...
Réminiscence numéro 3 : SuperDarcy
Une table, des convives, ma famille, voilà ce qui se trouvait devant mes yeux alors que je les ouvrais de nouveau. Mes mains pâles reposaient sur les accoudoirs d'un fauteuil bien confortable semblable à un trône dans lequel mon père avait l'habitude de s'asseoir pour manger. Je me retrouvais à un repas organisé par Nausicaa et Lycaon Malefoy auquel avaient été conviés quelques membres de la famille Black. Le visage familier de mini-moi à mes 7 ans me fis face alors que je tournais la tête vers la droite. J'avais encore les cheveux extrêmement longs et le regard déjà bien vif et d'ailleurs, ce dernier était rivé vers une seule et unique personne : Darcy Black. Alors que ma petite-soeur conversait vivement avec le père de Darcy, je terminais ma part de gelée et décidait de sortir de table après avoir eu le consentement de mon père qui revenait des commodités. D'un signe de tête il me fit comprendre que j'avais officiellement le droit de sortir de table et la petite fille s'empressa de contourner cette dernière pour saisir la main du jeune garçon et l'entraîner à sa suite.
Je décidais de bouger mon corps fantomatique de mon fauteuil tandis que mon père reprenait sa place en souriant tout en constatant que la part de gelée à laquelle il avait eu droit était immense et assez molle à son goût. Esquissant un sourire et trimbalant mon corps fantomatique à travers la pièce, je suivais les deux petits corps qui s'apprêtaient à sortir et à rejoindre la proche forêt dans laquelle ils ne perdirent pas de temps à s'engouffrer. Je ne sais pas quelle mouche m'a piquée ce jour-ci mais en tout cas, elle avait très bien fait. Tenant la main de Darcy dans la mienne, nous avancions alors progressivement au milieu des fougères et ce jusqu'à atteindre un petit ruisseau. Je me souviendrai éternellement de cette journée et en particulier de ce qui n'allait pas tarder à arriver au petit corps qui venait de lâcher la main du garçon pour aller sautiller sur les petits rochers du bord du ruisseau. Alors que Darcy observait sagement, un léger sourire au coin des lèvres la petite fille que j'étais, j'avançais en attendant le dénouement car je savais déjà que je n'allais pas tarder à glisser ... À peine y avais-je pensé que je vis le petit pied caresser la surface de la pierre emportant le petit corps la tête la première dans le ruisseau. Ne pouvant m'empêcher de jurer, j'avançais vers l'eau et regardait Darcy d'un air interdit lui lançant un
"t'attends quoi pour agir" qu'il n'entendit sûrement pas. De toute façon, je savais qu'il finirait par sauter dans le ruisseau pour venir me sauver, acte qui ferait grandir en moi l'admiration que je lui portais déjà. Rien que de le voir risquer sa vie en sautant dans ce ruisseau où il avait largement pied faisait battre mon coeur à cent à l'heure. M'asseyant sur le sol feuillu, j'attendis que Darcy ne ressorte, mon petit corps entre ses bras et ne m'allonge contre lui. Il frottait vigoureusement mes bras et me recouvrait de son manteau jusqu'à ce que je ne me réveille, les yeux en coeur.
Lorsqu'il me ramena au manoir, mon père l'accueillit en héros et lui promis la main de sa fille. Lycaon Malefoy était très spontané et avait décelé en Darcy un homme de confiance capable de protéger son aînée. Raison pour laquelle il venait de lui donner sa bénédiction alors qu'il n'était encore qu'un gamin.
Père ? Que faites-vous là ?
Alors que je m'apprêtais à voir le visage de Darcy, voilà que mon père et son éternel regard inquiet me toisait. Je me redressais instantannément et ressentis de nouveau ce coup de poignard au niveau de la nuque. Je dus grimacer car mon père revint au galop pour m'aider à me rallonger en m'intimant d'y aller doucement.
Tu ferais mieux de te reposer Khaly, tiens bois ça, ça t'aidera. J'attendrai que tu te réveille et nous rentrerons à la maison. Ta soeur est très inquiète alors fais ton possible pour guérir vite ! Le regardant dans le blanc des yeux, j'acceptais d'avaler l'étrange mixture au goût étrange qui glissa le long de ma gorge. Cette potion agit en un rien de temps. Sans pour autant être sûre d'avoir bien compris ce qu'il venait de dire, je me recouchait sur le côté, acquiesçant au hasard d'un signe de tête. Il me suffit de fermer les yeux pour repartir illico presto vivre de nouvelles - ou plutôt anciennes - aventures.
Réminiscence numéro 4 : Cassio à Serdaigle ?! WTF ?
À l'époque, j'avais déjà des opinions et idées très arrêtées en ce qui concerne les moldus, voilà ce que je pensai alors que je revoyais la cérémonie de répartition de ma soeur de dessiner devant mes yeux. Cassiopea franchit le pas de l'estrade pour aller s'asseoir et permettre ainsi au professeur d'apposer le choixpeau magique sur sa tête. En à peine quelques instants, je ressentis le déchirement de coeur que mon autre corps, celui d'antan, n'allait pas tarder à ressentir aussi en apprenant le verdict. Pour moi il était évident que Cassiopea serait elle aussi envoyée à Serpentard, c'était clair et net et on en parlait plus et pourtant ...
SERDAIGLE. Ce simple mot résonna longuement à mes oreilles et je fus tirée de ma réflexion par une jeune adolescente blonde qui se leva de la table des Serpentard, pestant tout en regardant sa sœur, une pointe de déception au fond des yeux. Elle quitta ensuite la grande-salle d'un pas vif et la tête haute. Tournant le regard vers la pauvre Cassio' qui venait de voir sa sœur s'emporter alors qu'elle vivait le moment le plus important de sa vie, je ressentis un nouveau pincement au cœur. Comment avais-je pu être aussi égoïste ? Peut-être craignais-je qu'en allant à Serdaigle, ma petite sœur se ferait contaminer par la connerie des nés-moldus sorciers rejoignant eux aussi cette maison et ces bleus et bronzes. Cette maison n'avait que la couleur d'acceptable ! Et pourtant ça n'était pas la faute de la pauvre Cassio qui s'en alla, pantoise, rejoindre la table des Serdaigle qui l'accueillirent comme s'il ne s'était rien passé.
L'image de la grande-salle devint floue et je fus transportée dans la volière au cœur de laquelle je voyais déjà de dos de Cassiopea et ses longs cheveux blonds. Elle m'attendait, assise sur le rebord de la fenêtre, contemplant un magnifique hiboux au plumage noir qui venait de se poser à ses côtés en hululant doucement. L'entrée en scène de mon autre moi de l'époque fit s'envoler le volatile qui alla retrouver son perchoir en observant d'un œil mauvais la jeune fille au visage fermé et au regard noir qui se stoppa immédiatement en voyant le visage de sa sœur. Elle se précipita vers elle et s'agenouilla pour poser sa tête sur ses genoux tout en s'excusant platement.
J'suis désolée Cassio', je voulais pas te faire de mal, papa est très fier de toi je ferais bien de suivre son exemple. Tu ne peux pas savoir à quel point je me sens coupable ... La jeune Serdaigle sourit et intima à sa sœur de se relever afin de pouvoir la serrer dans ses bras. Notre lien n'avait jamais été aussi fort qu'à ce moment là et alors que nous faisions déjà auparavant la misère de notre frère, nous nous promettions de redoubler d'efforts pour lui en faire baver alors qu'il se pavanait et draguait toutes les filles de sa promo dans le parc. Elles l'observèrent toute deux un long moment et ce fut finalement main dans la main que les deux jeunes sœurs sortirent de la volière. Quant à moi, je m'évaporais de nouveau.
Je m'éveillais dans mon lit d'hôpital. Il devait faire nuit mais je n'en étais pas vraiment sûre. J'avais encore du mal à émerger totalement et ne voyais de prime abord mon père nulle part dans la pièce. Me redressant dans ce lit plutôt confortable pour un lit d'hôpital, je levais ma main au niveau de ma nuque pour y découvrir du bout des doigts un fin pansement. Au même instant, mon père surgit et m'adressa un grand sourire au même moment où je croisais son regard et essayais de lui rendre le même genre de sourire qu'il ne m'adressait. Seulement, mon sourire devait plus ressembler à une grimace car il me tendit un puissant anti douleur qui avait été posé sur ma table de nuit en venant s'asseoir à mes côtés pour me plaindre. Apparemment il ne s'agissait que d'une simple commotion cérébrale qui ne pouvait résister au talent des médecins magiques de Sainte Mangouste qui avaient fait du bon travail. Maintenant, la guérison totale se ferait en fonction de ce que je déciderai de faire dans les jours à venir. Selon mon père, il me faudrait plusieurs jours de repos ...
Moi qui voulais profiter de mes quelques jours de vacances pour aller voir Darcy et lui remettre les idées en place, je me retrouvais alitée à Sainte Mangouste pendant une semaine ... Merci les vacances !
Some Of Them Want To Use You ...Baby, did you forget to take your meds ? Depuis le premier jour où j'ai découvert que je pouvais fermer mon esprit au monde, je me suis tout de suite sentie en sécurité, protégée, inviolable. Jusqu'à présent, toutes ces impressions se sont transformées en certitudes. Jamais personne n'a pu traverser les barrières infranchissables que je dresse au quotidien autour de mes pensées les plus secrètes, de mes désirs les plus inavouables. L'occlumancie n'est pas chose facile et dieu sait combien de temps ai-je passé à méditer, me concentrer, me focaliser sur une image qui recouvrirait mon esprit. Je tiendrait cette part de moi hors d'atteinte d'une tierce personne. Les curieux n'ont qu'à bien se tenir ! Personne ne percera les mystères de mon subconscient que moi-même je ne peux atteindre ... Le legilimens je crains, le legilimens je maudits, le legilimens je repousse et le legilimens je tiens hors de portée de mon être.
Chapitre III :Ce matin là, je m'étais réveillée une fois de plus aux côtés de Hunter après une folle nuit pendant laquelle je n'avais guère dormi. Frottant mes yeux alors que j'assistais à un jugement en bonne et due forme assise à côté de mon directeur, je lui tendais distraitement quelques récapitulatifs des faits concernant l'assassinat d'un moldu par le présumé coupable qui n'était autre qu'un Black Hood. Membre du ministère, j'étais avant tout une alliée de ce groupuscule qui se développait de plus en plus. Je soutenais leurs idées et faisait tout pour les sortir de la panade lorsqu'ils devaient être jugés. Je leur trouvais parfois des alibis ou une couverture pour que l'on arrête de tous les considérer comme mauvais et les juger injustement. Je me faisais l'avocat du diable.
Mon supérieur reprit la parole et je posais mon regard dans le vide ainsi que mon coude sur l'accoudoir du siège sur lequel je trônais. Masquant un bâillement du revers de la main, les souvenirs de la nuits dernière vinrent bien vite me distraire tandis que la procès continuait. Le Black Hood me jetais des regards courroucés, je l'ignorais et plongeais dans un sommeil réparateur tout en maintenant ma posture.
Réminiscence numéro 5 : Legilimens, arrête de légilimenser !
L'allée des embrumes ... j'étais sûre qu'il s'agissait de cet endroit alors que j'ouvrais les yeux sur les magasins décrépis et miteux auxquels je faisais face. Avançant au milieu des rues brumeuses et mal famées, j'observais avec suffisance les malotrus qui arpentaient les environs d'une démarche incertaine. La plupart d'entre eux devaient certainement abuser un peu trop de whisky pur feu ce qui pouvait éventuellement expliquer leurs pas mal assurés.
Alors que je me laissais distraire par une vitrine, j'aperçus du coin de l’œil une silhouette s'approcher et se poster juste devant moi, me masquant la vue et se baissant légèrement à hauteur de mon ventre ...
Qu'est-ce qui s'passe là ?Surprise, je recule et constate qu'il ne s'adresse pas à mon corps fantomatique mais plutôt à la petite fille que je n'avais pas vu et sur laquelle j'étais apparue. Comme j'aurais pu l'imaginer, il s'agissait encore une fois de mini-moi et j'allais enfin découvrir que mon don était efficace et bien utile. L'énergumène crasseux observait la petite fille de haut en bas et lui adressait en même temps un sourire malveillant tout en ouvrant la bouche, crachant à chaque fois qu'il parlait.
J'vais découvrir tout ce que tu caches ma petite ... la moindre pensée secrète que tu caches dans ta petite cervelle sera à moi et je te contrôlerai ! Un rire gras sortit du fond de sa gorge juste avant qu'il ne fixe mini-moi en faisant une tête beaucoup plus concentrée. Ce genre de tête que tout un chacun fait lorsqu'il se concentre au moment de poser une pêche sur le trône. Mini-moi serra immédiatement les poings. J'avais l'habitude de faire ce geste lorsque je me concentrais et me focalisais sur quelque chose qui me permettrait de dresser cette fameuse barrière protectrice autour de mon esprit, empêchant qui que ce soit d'accéder à la moindre de mes pensées. Ce jour là, je craignais que cet homme ne découvre que ce n'était pas l'elfe de maison qui avait cassé le précieux vase de mon père mais moi-même ... Redoublant d'effort, je vis une goutte de sueur perler du front de mon clone miniature qui repoussait l'assaut violent de l'homme qui insistait pour pénétrer dans son esprit.
Une voix surgit de nulle part tandis que Lycaon Malefoy jaillissait de la brume et se précipitait sur l'inconnu. Petite Khalysta put enfin desserrer ses petits poings et constater que ses ongles s'étaient profondément enfoncés dans la paume de sa main y laissant de jolies traces qu'elle parcourut du bout des doigts de son autre main. Pendant ce temps, son père menaçait d'enfermer et de torturer l'olibrius s'il le recroisait un jour.
Miss Malefoy ? Cela fait trois fois que je vous appelle, veuillez vous concentrer un peu sur l'audience et cessez de rêvasser ! Me réveillant en sursaut, je tendais au hasard un nouveau dossier à mon supérieur qui l'accepta sans broncher, m'adressant un regard de reproche alors que je retrouvais mes esprits et croisait, cette fois-ci, le regard de l'accusé.
Aujourd'hui est un nouveau jour. Après ma convalescence à l'hôpital Sainte Mangouste et le procès auquel j'ai assisté d'une oreille distraite, me voilà prête à reprendre mon morne quotidien. Seules choses me motivant réellement : la harpe et le Tai-Chi-Chuan. Ces deux activités occupent mon temps libre et me permettent de vider mon esprit. Me concentrer sur des choses bien plus intéressantes et ludiques comme défendre mon corps en plus de mon esprit est bien plus plaisante que n'importe quelle autre activité. Étudier cet art martial chinois me permet d'exploiter au maximum mon précieux éventail, mon arme favorite tranchante à souhait et véritable bijoux de collectionneur.
Par les temps qui courent, on n'est jamais trop prudent. Même si je sais jouer de la harpe, je sais que me défendre avec ce genre d'instrument de musique n'est pas bien pratique alors qu'avec l'éventail passe-partout je peux être bien plus compétente.